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Mieux comprendre le déni de grossesse

Le déni de grossesse est un phénomène étonnant et complexe. Vous avez probablement entendu une histoire à ce sujet au moins une fois : une femme qui ne savait pas qu’elle était enceinte jusqu’à ce qu’elle accouche. Il s’agit d’apprendre sa grossesse quelques jours ou quelques instants avant l’arrivée de bébé, n’ayant ressenti aucun symptôme de grossesse. Mais comment ce phénomène complexe peut-il se produire ? Comment se manifeste-t-il dans le corps ? On en parle. 

Qu’est-ce que le déni de grossesse ?

Lorsqu’une femme est enceinte mais qu’elle ne le sait pas, on peut parler de déni de grossesse. L’individu ignore totalement l’existence de l’enfant. Il s’agit d’un mécanisme psychologique actif de l’oubli. C’est une situation pathologique extrêmement complexe. C’est souvent le signe d’une détresse psychologique intense. C’est-à-dire qu’il y a une grossesse physique, mais psychologiquement, elle n’existe pas. Il y a donc une rupture entre l’esprit et le corps, si bien que certaines femmes apprennent leur grossesse au moment de l’accouchement

Quels sont les causes et les facteurs de risque du déni de grossesse ?

Le déni de grossesse touche tous les groupes sociaux. Toutes les femmes de tous profils, âges et milieux socioculturels peuvent être concernées. Les femmes qui croient qu’elles sont ménopausées ou infertiles peuvent subir un déni de grossesse.

Cependant, un certain nombre de facteurs peuvent empêcher une femme de remarquer les changements dans son corps :

Peur ou le stress :  l’idée de devenir mère est si stressante pour certaines femmes qu’elles entrent dans un déni profond – si profond qu’elles ne savent pas qu’elles sont enceintes. Le déni est un mécanisme de défense puissant, qui permet de se dissuader de tous les symptômes de grossesse. A titre d’exemple, une adolescente peut ignorer une grossesse parce qu’elle refusent que ses parents sachent qu’elle est active sexuellement.  

Inexistence de symptômes : pour certaines femmes, les signes physiques de la grossesse, comme la prise de poids, les nausées matinales, les brûlures d’estomac ou la fatigue, ne se produisent pas. Ou ils sont si doux qu’une femme ne les remarque tout simplement pas. 

Fluctuation du poids : si une femme est en surpoids ou si son poids bascule beaucoup, elle ne remarquera pas le poids supplémentaire du bébé. En cas d’obésité, la sensation physique d’être enceinte se ressent moins que les femmes dont l’IMC est normal. 

Cycle irrégulier : une femme peut avoir des règles irrégulières à cause du stress, de certains médicaments (comme les contraceptifs oraux ou les médicaments contre l’épilepsie), de l’obésité ou de problèmes de santé comme le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), un diabète non contrôlé ou un trouble de l’alimentation. Ainsi, lorsque ses règles ne se présentent pas, leur première pensée n’est peut-être pas une grossesse.

Comment reconnaître les premiers signes ? 

La difficulté avec ce phénomène est que les symptômes apparaissent. Pourtant, une femme en déni ne perçoit pas les changements de son corps comme des signes de grossesse. Si elle saigne, elle pense que c’est sa période de règles. Si elle a mal au ventre, elle pense qu’il s’agit d’une gastro-entérite.

De même, le corps s’adapte aux croyances de la future maman. Le fœtus est alors situé sous ses côtes. Il se développe verticalement au lieu de la position fœtale normale. Les muscles abdominaux peuvent rester tendus de sorte que l’abdomen semble plat, ne laissant aucune indication de grossesse. Cependant, un test de grossesse positif confirmerait une grossesse.

Quelles sont les conséquences de ce phénomène ?

La grossesse et l’accouchement représentent, pour la femme, une phase essentielle de son développement psycho-affectif envers son nouveau-né. Cette réorganisation psychologique permet à la future maman de s’adapter à son nouveau rôle et de créer un environnement approprié. Pour les femmes sujettes au déni de grossesse, cette période est quasi inexistante.

Plus le déni dure longtemps, plus la vie du bébé est en danger. Un accouchement inattendu sans intervention urgente peut impliquer plusieurs scénarios :

– La maman peut être dans un état de choc et donc incapable de prodiguer les premiers soins au nouveau-né. Comme elle ignorait qu’elle était enceinte, l’accouchement peut être extrêmement violent psychologiquement.

– La future maman peut se sentir coupable. Le sentiment de ne pas avoir prêté attention et amour au bébé et d’avoir nié son existence sans le savoir peut provoquer une culpabilité extrême. La pression de la société peut également aggraver ce sentiment. 

Par conséquent, le déni de grossesse est un phénomène extrêmement complexe pouvant mettre en péril la santé de la mère et du bébé. Pourtant, c’est un sujet qui reçoit encore trop peu d’attention. Toute personne sexuellement active et qui présente une prise de poids persistante et inexpliquée, des règles manquées ou tout autre symptôme pouvant être associé à une grossesse, est dans l’obligation de consulter un médecin. 

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