La grossesse extra-utérine, qui touche chaque année en France 15000 femmes, correspond à la nidation de l’œuf fécondé en dehors de la cavité utérine. C’est une urgence gynécologique qui nécessite une intervention médicale immédiate afin d’éviter des complications.
Qu’est-ce que la grossesse extra-utérine ?
Une grossesse extra-utérine (GEU), aussi appelée grossesse ectopique, survient lorsque l’ovule fécondé s’implante à l’extérieur de la cavité utérine. Il s’implante alors dans une des Trompes de Fallope: c’est la grossesse tubaire, et c’est le cas le plus fréquent de GEU (98% des cas de GEU). Plus rarement, il peut s’implanter dans un des ovaires (grossesse ovarienne) ou dans la cavité péritonéale: c’est la grossesse abdominale. Il peut arriver que l’œuf fécondé s’implante sur le col de l’utérus.
Malheureusement, une grossesse extra-utérine doit être arrêtée et nécessite dans la majorité des cas une intervention d’urgence afin d’éviter les complications. En effet, suivant le déroulement normal de la fécondation, l’œuf fécondé étant amené à grossir, la GEU provoque alors une rupture de la trompe de Fallope et des saignements mettant la vie de la future maman en danger.
Quels sont ses symptômes ?
En outre des symptômes ordinaires, la maman qui a une grossesse extra-utérine peut avoir :
- Des saignements vaginaux: légers, souvent de couleur noirâtre, ou même abondants (si les trompes de Fallope se rompent);
- Des crampes abdominales: le plus souvent d’un seul côté, après 3 à 6 semaines.
Si vous pensez être enceinte et éprouvez l’un des symptômes cités ci-dessus, consultez en urgence. Des examens pourront confirmer le diagnostic de GEU:
- Une échographie abdomino-pelvienne par voie endovaginale montrera une cavité de l’utérus vide et une masse au niveau d’une trompe de l’utérus;
- Un taux élevé de l’hormone bêta HCG dans les analyses sanguines confirmera la grossesse en cours.
En cas de GEU avancée et dans le cas où la trompe de Fallope se rompt, les symptômes suivants apparaissent:
- Crampes abdominales intenses;
- Saignements abondants;
- Chute de tension.
Causes de la grossesse extra-utérine
S’il est difficile de déterminer avec précision les cause d’une GEU, certains facteurs la favorisent. Parmi les plus fréquents:
- Les anomalies congénitale des trompes de Fallope ou causée par une infection (Chlamydia trachomatis le plus souvent qui endommage ou bloque les trompes de Fallope);
- Problèmes d’infertilité avec recours à des traitements;
- Antécédents de GEU;
- Interruption Volontaire de Grossesse (IVG);
- Port d’un stérilet en cuivre;
- Exposition in utero au diethylstilbestrol (Distilbène)
L’âge et le tabagisme jouent également un rôle dans l’occurence des GEU.
Quel est le traitement recommandé ?
En fonction du cas ; le médecin décide le traitement à suivre :
- L’abstention thérapeutique : dans un cas sur cinq, la GEU se résout naturellement. L’oeuf non viable est expulsé par le corps. Un suivi régulier est alors nécessaire pour être prêt à intervenir à n’importe quel moment;
- Le traitement médical: si la grossesse n’est pas trop avancée et n’a pas causé d’hémorragie interne, le traitement médical repose sur l’injection d’un produit antimitotique permettant l’arrêt de la division des cellules trophoblastiques qui constituent la grossesse;
- Le traitement chirurgical : si le traitement médical ne suffit pas ou si la grossesse extra-utérine a été décelée trop tard, le médecin procèdera sous anesthésie et en urgence à une incision de la trompe (salpingotomie) pour en extraire l’oeuf fécondé, soit à une ablation (salpingectomie). La première intervention permet la conservation de la trompe.
Tomber enceinte après une grossesse extra-utérine
Il est toujours possible d’avoir un bébé après une grossesse extra-utérine.
En effet, 70% des femmes qui ont eu une grossesse extra-utérine arrivent à avoir une nouvelle grossesse dans les 2 ans. En cas de traitement chirurgical de la GEU, et même en cas d’ablation d’une trompe.
Malheureusement, en cas de grossesses extra-utérines répétées et de l’ablation des deux trompes, la grossesse devient impossible sans faire appel à la PMA (procréation médicalement assistée).
Les risques de récidive étant importants, un suivi médical rapproché est nécessaire.
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