On cherche souvent à pousser un enfant à aller plus vite dans certaines étapes de son développement psychomoteur. De peur qu’il soit en retard, pour faire comme le cousin ou la cousine du même âge, ou parce que le grand frère ou la grande sœur a fait comme ça. La liste de raisons est longue. Et si ce n’était pas la bonne approche?
Si cela part d’un bon sentiment de la part des parents et de l’entourage de l’enfant, il faut pourtant garder en tête que l’enfant est tout à fait capable de faire tout cela tout seul. C’est ce que nous enseigne le concept de motricité libre.
La motricité libre : qu’est-ce que c’est ?
La motricité libre, aussi appelée principe de motricité spontanée, est un concept inventé par la pédiatre hongroise Emmi Pikler dans les années 1960.
Selon la pédiatre, l’enfant est maître et acteur de son apprentissage. L’adulte qui prend soin de lui (parents, intervenants en crèche ou nounou), ne fait que l’accompagner et lui fournir un cadre sécurisé et aimant. C’est un observateur qui l’aide sans faire à sa place.
L’objectif est de la motricité libre est donc de permettre à l’enfant d’acquérir les différentes compétences en autonomie. Et à son rythme. C’est seul que l’enfant doit explorer son corps dans l’espace : se retourner, attraper, ramper, s’asseoir, se lever, marcher. Il peut faire tout cela sans l’aide d’un adulte et, surtout, pas au rythme imposé par l’entourage.
Plus important, son développement psychomoteur doit avancer en fonction de ses capacités musculaires. Si son corps et ses muscles ne sont pas prêts pour l’acquisition d’une compétence, cela risque d’aller à l’encontre du développement de l’enfant dans son ensemble.
Les différentes grandes étapes du développement
- Jusqu’à 3 mois : bébé passe beaucoup de temps à dormir ;
- A partir de 3-4 mois : la curiosité de bébé lui donne envie d’observer et d’attraper les objets autour de lui. C’est le moment de le placer sur le dos sur un tapis. Vous lui proposez alors des jouets qu’il devra chercher à attraper;
- Puis bébé se met à ramper et faire du 4 pattes et cherche à s’asseoir : tout cela, il doit apprendre à le faire seul ;
- Il s’agrippe ensuite pour se lever : il se lève, tombe, se relève, apprend à trouver son équilibre ;
- Enfin il cherche à marcher : encore une fois, en s’agrippant à un meuble, puis en lâchant les mains. Mais toujours pas lui-même, en acquérant petit à petit les compétences d’équilibre, de fluidité dans ses déplacements, tout seul.
Les avantages d’appliquer les concepts relatifs à la motricité libre sont nombreux. L’enfant va apprendre à se donner les moyens d’obtenir quelque chose. Il apprendra la patience et développera sa créativité et son initiative.
Vous souhaitez suivre les principes de la motricité libre : tous les détails dans La motricité libre en pratique.